La reine des anneaux

Là où se trouve Melanie, il y a de l'action. L'espace bourdonne du bruit des énormes moteurs qui montent dans les tours. L'odeur de l'huile et du liquide de refroidissement se répand dans l'air. Des voyants lumineux clignotent tandis que des écrans projettent une lumière bleutée alentour. Le panneau de commande indique que X = 50 000, Y = 63 735 et Z = 00.

« J'ai toujours été fascinée par les machines », confie Melanie. « La technologie m'intrigue depuis l'enfance, et à 17 ans j'étais ravie de travailler sur ma première voiture. Je ne pouvais pas imaginer autre chose qu'exercer un métier technique. » Ingénieure en mécatronique automobile ? Mécanicienne automobile ? Ingénieure en maintenance dans l'armée ? « Après avoir quitté l'école, j'ai proposé ma candidature pour des postes divers, et c'est ce qui m'a conduite chez ZEISS. Je crois que mon interlocuteur a été impressionné par le fait que je parvienne à désassembler et réassembler un casse-tête en métal. Quand j'ai remis la dernière pièce à sa place, je savais que j'avais le poste », dit-elle en souriant. On voit qu'elle aime ce qu'elle fait. « J'aime vraiment mon travail. Travailler avec des gens, des machines et sur le métal, c'est vraiment mon truc, c'est ma vocation. »

Chaque commande est un processus complexe qui commence par une description écrite de la tâche à exécuter. Melanie l'utilise comme base pour récupérer les pièces brutes dans le magasin. Ensuite, elle choisit ses outils, configure les commandes, surveille la production et termine le processus par un contrôle qualité. Sa liste de vérification comprend des critères clés tels que les surfaces, les dimensions, les revêtements et les filetages. Une fois les mesures relevées, la pièce est généralement renvoyée au centre CNC pour la touche finale. Mais comment obtient-on autant de précision ? Melanie a une théorie à ce sujet : « C'est une combinaison de pratique, d'expérience et d'expertise. Nous recevons l'aide et la formation dont nous avons besoin. Par exemple, quand nous recevons une nouvelle machine, nous passons une semaine chez la fabricant pour apprendre à l'utiliser. Et nous passons une semaine de plus à nous former dès que la machine est en service. »

Alors, que l'avenir réserve-t-il ? Les machines auront-elles toujours besoin d'équipes pour les faire fonctionner ? « Bien sûr », répond Melanie, confiante. « Les mains et les yeux d'une personne, ainsi que ses connaissances et son expérience, sont tout simplement irremplaçables, du moins au niveau auquel nous évoluons. »